Ma vie en direct devant la Webcam

Vous aimez la télé-réalité? Les histoires croustillantes racontées dans leurs moindres détails? Oubliez les magazines à potins et le téléviseur! C’est sur le Web que vous trouverez la vraie vie, en direct, et abondamment illustrée.

Le discret petit journal intime n’est plus. Grâce au Web, il a fait peau neuve et s’est offert un public en prime! Aujourd’hui, des centaines de milliers de gens font le choix de partager des détails très personnels avec une communauté d’internautes principalement composée de parfaits inconnus. La gêne, connaît pas!

Les premiers journaux intimes ont fait leur apparition sur le Web dès 1995. Souvent l’œuvre de mordus d’informatique, ils avaient un public réduit mais très fidèle. En 1999, l’apparition de nouveaux outils de publication en ligne gratuits et faciles à utiliser a fait démarrer le phénomène en trombe. Depuis, les cybercarnets, mieux connus sous le nom de blogues (de l’anglais blog, ou Web log), ont envahi le Web. Journaux de bord fréquemment mis à jour, les blogues permettent à leurs auteurs d’exprimer leurs opinions, leurs intérêts et… leurs désirs. Certains dévoilent leur identité, d’autres pas.

Webcam épicé à souhait

Il y a deux ans, Mike et Michelle, un couple de Halifax dans la vingtaine, ont décidé de créer un blogue à quatre mains dans lequel ils font le récit détaillé de leurs ébats sexuels: «Michelle et moi échangions déjà des courriels très sexy pendant la journée. Le blogue est devenu une sorte d’extension naturelle de notre flirt.» Pas de photos: leurs mots sont assez évocateurs! «Au départ, nous faisions vraiment ça pour nous-mêmes, raconte Michelle. C’était une autre manière de communiquer et ça nous aidait à garder un souvenir de nos expérimentations sexuelles. Avec le temps, les gens ont trouvé notre site de webcam et nous avons maintenant 1 500 lecteurs par jour, dont un petit nombre nous écrit. J’adore recevoir des commentaires! C’est génial quand quelqu’un nous dit qu’il nous a lus et que nous l’avons incité à essayer de nouvelles choses.»

L’une des dernières innovations du couple? La diffusion d’enregistrements audio de leurs jeux sexuels. Il paraît que leurs lecteurs en redemandent! Malgré leur côté exhibitionniste, Mike et Michelle préfèrent garder l’anonymat. Pas question de parler de leur blogue à leurs proches ou de faire l’étalage des détails de leur vie sexuelle dans de banales rencontres. «Je me vois mal débuter une conversation de tous les jours en disant: « Hier, Mike m’a attachée et il a fait couler de la cire de chandelle sur mes mamelons »», ironise Michelle. «Nous ne serions pas à l’aise de nous joindre à un groupe qui partage nos préférences sexuelles, dans notre ville, ajoute Mike. La communauté Web dans laquelle nous nous retrouvons grâce à notre site nous offre à la fois de l’information et du soutien.»

Pour Tori Chlumsky, qui publie ses écrits sur le Web depuis 1995, le blogue est carrément un mode d’expression. La jeune Sherbrookoise de 27 ans ne cache pas son identité. «Écrire pour moi-même n’a pas d’intérêt. J’ai besoin de partager ce que je vis.» Elle présente tant ses compositions musicales que des photos d’elle-même – parfois en tenue légère – et n’hésite pas à parler de choses très personnelles. Elle avoue cependant s’être inquiétée de la réaction de ses lecteurs, quand elle a fait le choix de parler de son avortement. «J’ai vraiment cru qu’on allait me rentrer dedans. Mais je me suis dit qu’il fallait briser les tabous et que mon expérience pourrait servir à quelqu’un d’autre. C’est étonnant, mais personne n’a été méchant avec moi. Certains m’ont même écrit pour me dire qu’ils avaient vécu la même chose et qu’ils comprenaient.» Et ses proches? «Mon père sait que j’ai un carnet, mais ça ne l’intéresse pas beaucoup. Il préfère parler de ce que je vis. Mes lecteurs ne sont pas des proches pour la plupart.»

cam rencontreJill, une Montréalaise de 21 ans, assume elle aussi pleinement son trip. Avec sa cam, elle prend des photos d’elle-même (dont certaines très sexy!) qu’elle publie sur son blogue. «J’étais une grande joueuse de jeux vidéo et, sur les forums en ligne, personne ne me croyait quand je disais que j’étais une fille! J’en avais marre, alors j’ai décidé de créer mon site et d’afficher mes photos pour montrer que j’étais « vraie ».» Résultat: elle a même reçu des offres pour jouer les mannequins!

Tori et Jill ne sont pas les seules à publier des clichés un peu osés. Karl Dubost, 35 ans, un carnetier d’origine française qui vit à Paris, publie aussi des photos de son corps. «La photo est une autre façon d’écrire pour moi. Je trouve que mes images sont très pudiques comparées à mes écrits. Je pourrais décrire une scène d’amour avec des mots ou la prendre en photo avec exactement la même poésie, mais les gens trouveraient la photo plus choquante que le texte.» Dans ses écrits, Karl parle de sa vie privée et de son travail, avec un ton poétique. «Je n’ai jamais été anonyme, car je n’ai pas voulu mettre cette distance. Je n’ai pas voulu me créer un personnage. Je me responsabilise par mes mots, au même titre que je le fais dans une relation de vie ou de travail.»

Webcam-réalité

Exhibitionnistes, les blogueurs? Oui, mais pas nécessairement dans la vie de tous les jours. Selon Louis Guay, professeur de sociologie de l’innovation technologique, ces carnets font partie d’une tendance culturelle de fond, celle de la mise en scène de soi. «Dans une société où la compétition est très présente et où on valorise l’information, les individus sont de plus en plus poussés à mettre en évidence leurs talents, mais aussi leurs particularités. On retrouve le même phénomène à la télévision avec les émissions  de télé réalité qui encouragent les révélations personnelles devant un public.»

«On ne peut pas simplement se moquer de ce phénomène et le réduire à un besoin de se montrer, croit pour sa part Thierry Bardini, sociologue de la science et de la technologie à l’Université de Montréal. La sexualité, ce n’est pas seulement ce qu’il y a de plus intime, c’est aussi le moment où le corps s’exprime avec le plus de liberté. Ce n’est pas un hasard si l’on expose maintenant son corps sur le Web. Dans notre paysage médiatique, où on est de plus en plus « virtualisé », il y a un besoin de montrer que le corps existe, qu’il n’est pas réductible à son imaginaire, à ses idées.»

Nika, célibataire montréalaise de 32 ans, abonde dans le même sens: «Il faut foncer et se vendre.» Dans son carnet, cette productrice de publicité raconte ses mésaventures amoureuses. Comme les autres blogueurs consultés pour cet article, Nika affirme ne pas provoquer d’événements dans son quotidien pour nourrir son blogue. «Je n’invente rien mais, oui, j’embellis, j’exagère un peu pour mettre du piquant, afin de rendre mon carnet plus agréable pour les lecteurs. Ce que je raconte a l’air très personnel mais, au fond, c’est moi qui contrôle ce que je dis. Je ne montre qu’une petite partie de qui je suis. Je reste très orgueilleuse et ce qui me touche profondément, je le garde pour moi.» On ne peut quand même pas tout montrer…

Webcam ou Cam rencontre

Il y a beaucoup de site où les adeptes de webcam peuvent se rencontrer habillés ou nue devant leur cam. Visitez ce site où vous pourrez y trouver un liste de site de cam sexy pour tous les goûts. Vous pouvez également apprendre des astuces pour devenir animatrice de webcam.